Association Kateka
Pandémie Covid-19 et déscolarisation - Billet mensuel Janvier 2021
Dernière mise à jour : 9 mai 2021
La pandémie de la Covid menace les enfants de « dégâts irréversibles » (rapport Unicef août 2020)
Face à la pandémie de la Covid-19, 188 pays ont imposé des fermetures
d’écoles à l’échelle nationale, touchant plus de 1,5 milliard d’enfants et de
jeunes dans le monde. Contrairement à ce qui s’est passé lors des précédentes
épidémies, ces fermetures d’écoles ont été décidées à titre préventif : dans 27
pays, dont le Cambodge, les établissements scolaires ont été fermés sans
qu’aucun cas de virus n’ait été enregistré. Par ailleurs, la pandémie touche les
enfants de multiples autres manières dans le monde ; chute de millions de
foyers avec enfants dans la pauvreté, survie alimentaire et santé, sûreté, travail
forcé… Il est difficile d’imaginer les conséquences potentielles de ces
mesures sur l’éducation des jeunes d’aujourd’hui et le développement de leur
capital humain, social et sanitaire de demain.
Ce constat, KATEKA le fait sur le terrain en zone rurale au Cambodge, alors
que 30% des élèves manquent à l’appel depuis la réouverture du centre
partenaire IEDS en octobre 2020 et que l'absentéisme augmente depuis début
janvier 2021. Les causes de la déscolarisation sont essentiellement liées à la
dégradation des conditions économiques des familles. En effet bon nombre de
parents sont des ouvriers ou des employés qui, sans préavis, se sont retrouvés
sans emploi et sans bénéficier d’aucune aide ; ou encore des femmes seules
très vulnérables dans la perte d'emploi. Une autre cause est avancée par les
parents depuis peu, celle liée à la peur de la contamination des enfants à
l'école, sans aucune raison valable autre que les masses d'informations peu
fiables qui circulent sur les réseaux sociaux auxquels les Cambodgiens sont
très connectés. Et pourtant depuis le début de l’épidémie, le Cambodge n'a
recensé que 323 cas au total et aucun décès. De plus, le mode de vie de la
population rurale et vivant à l'extérieur, diminuerait les risques de transmission
du virus.
« Le grand nombre d'enfants dont l'éducation a été complètement interrompue pendant des mois est une urgence éducative mondiale », alerte dans un communiqué la directrice du Fonds de l'ONU pour l'enfance. « Les répercussions pourraient se faire sentir dans les économies et les sociétés pour les décennies à venir »